Banksy, Invader, Jef Aérosol… Peut-on voler une oeuvre street-art ?
Photo : Rat masqué portant un cutter de Banksy, près du Centre Pompidou, volé en septembre 2019.
Crédit Photo : Instagram de Banksy
Banksy, Invader, Jef Aérosol et de nombreux autres street-artistes se sont déjà fait voler leurs oeuvres dédiées à la rue ! A qui appartient une oeuvre street art ? Que deviennent les oeuvres volées ? Quelles sont les stratégies des artistes pour limiter les vols ?
De nombreux exemples de vols
En quelques années, l’artiste Banksy s’est fait voler une dizaine de pochoirs ! Kissing Coppers de Banksy à Londres avait été volé en 2011 puis vendu aux enchères en 2014 à la FAAM (Fine Art Auctions de Miami) pour 575 000$. En septembre 2019, au centre Pompidou, un rat masqué portant un cutter de Banksy a été découpé à la scie d’un panneau en métal à 3m de hauteur. Chaque été, plusieurs pièces de l’artiste Invader sont décollées pour être revendues sur Internet. Plus récemment, en novembre 2019, c’est le pochoir de l’artiste Jef Aérosol dans le Panier à Marseille qui a disparu à peine quelques heures après avoir été collé.
Où vont les oeuvres volées ?
Ces quelques exemples nous montrent que les vols sont plutôt fréquents ! Certaines oeuvres sont volées pour le plaisir personnel, c’est à dire qu’elles sont dérobées par des amateurs et ne seront pas revendues. Pour les autres oeuvres volées, elles sont revendues sur Internet, Ebay, … et peuvent même arriver jusqu’aux mains des maisons d’enchères. Par exemple, Julien’s Auctions, maison d’enchère spécialisée dans les ventes-souvenirs des stars hollywoodiennes, mentionne des mosaïques, dont la provenance, douteuse, semble être la rue, adjugées pour quelques milliers de dollars.
Qui est le propriétaire de l’oeuvre ?
L’artiste ? Le propriétaire de l’immeuble ? Tout le monde ? Lorsqu’une oeuvre street art est apposée sur un support urbain (un mur, une porte, un panneau, …) sans autorisation préalable, l’oeuvre appartient au propriétaire du mur, il peut donc en faire ce qu’il souhaite : repeindre par-dessus, l’arracher, … Cependant, l’artiste reste propriétaire de son idée et des droits associés à son oeuvre ! Ainsi, le propriétaire du mur ne peut pas retirer l’oeuvre pour la mettre chez lui, l’exposer dans une galerie, ou la vendre car cela porte atteinte à la nature de l’oeuvre qui a été pensée pour être précisément à cet endroit.
Des plaintes rares
Néanmoins, les street-artistes portent rarement plainte ! En effet, cela ne s’inscrit pas dans la culture du street-art. Faire de la rue son terrain de jeu, c’est accepter les risques que cela comprend : l’oeuvre peut être détériorée, recouverte, voire volée. De plus, porter plainte signifie révéler sa véritable identité, ce qui est impensable pour certains artistes !
Le Pest Control de Banksy
L’artiste Banksy n’a jamais porté plainte pour le vol de ses oeuvres ! Cependant, il a créé un centre de certification où il détermine si les oeuvres sont bien les siennes et si elles sont destinées à la vente ou non. En effet, les pochoirs qu’il dépose dans les rues ne sont pas certifiés, ils ne sont donc pas destinés à être vendus.
Les techniques d’Invader
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